Il existe des lieux qui semblent sortis d’un rêve. Hallstatt en fait partie. Village autrichien posé au bord d’un lac immobile, il donne l’impression que le temps a ralenti. Lors de ce périple de trois jours en juillet, j’y suis arrivé à pied, seul, de nuit, pas un bruit, juste mes pas et l’eau qui retient son souffle. Parenthèse précieuse : un lever de soleil rosé sur la surface, une marche en solitaire le long de sentiers un peu oubliés, des rencontres tombées du hasard. Pas de grands exploits, mais beaucoup pour moi : être là, curieux, étonné, et laisser l’émerveillement faire son chemin.

Entre arêtes alpines et façades baroques, l’Autriche change de visage à chaque virage. Au fil de mon semestre, j’ai pris le temps de découvrir deux villes emblématiques : Innsbruck, capitale du Tyrol blottie dans la montagne, et Salzburg, la ville de Mozart, dernière halte avant Hallstatt. Deux expériences qui n’avaient rien à voir : l’une partagée, légère, presque en apesanteur ; l’autre en tête-à-tête avec moi-même, sous une pluie tenace. Et pourtant, un même fil conducteur : cette ambiance autrichienne si particulière, où l’histoire et le paysage se répondent à voix basse et finissent par vous accompagner longtemps.

Avec le Club International, j’ai alterné grandes bouffées de nature et petites plongées culturelles. Une journée au Wildpark, des sauts en canyoning, le courant de l’Isar en rafting, les jambes qui tremblent encore. Mais le meilleur s’est joué entre deux activités : de longues tablées bavaroises, des discussions qui s’étirent au coin du feu, et des échappées vers Neuschwanstein puis la Zugspitze. Quelque part entre l’adrénaline et la bière blonde, l’amitié a pris. Des souvenirs simples, solides, qui restent.

Dès que j’ai posé mes affaires à Munich, un nom est revenu sur toutes les lèvres des mordus de montagne : le Schrecksee. Un lac perché à plus de 1 800 m, accroché aux Alpes bavaroises, avec ce petit côté irréel qui s’invite dans la tête et n’en sort plus. Je l’ai vite coché comme objectif du semestre. Mais je n’avais pas envie de la version « sortie en pleine journée ». J’ai préféré l’idée un peu folle : partir dans la nuit pour attraper le lever du soleil.

Munich m’a accueillie pour mon semestre à l’étranger. Vraiment accueillie : d’un côté les ruelles médiévales, de l’autre des musées qui flirtent avec le futur. Les soirs de match, les fan zones s’embrasent ; et quand la chaleur tombe, on finit par un plongeon improvisé dans l’Isar. À force de passer d’un quartier à l’autre, chaque coin est devenu un terrain d’émerveillement, et surtout un lieu de rencontres simples et vraies avec des étudiants venus des quatre coins du monde.

En plein semestre, j’ai exploré six sentiers bavarois : du défilé luxuriant de la Partnachklamm aux crêtes vertigineuses de la Grosse Arnspitze. Entre randonnées en groupe et défis en solitaire, chaque parcours m’a confronté à des dénivelés exigeants, des panoramas à couper le souffle et des imprévus météo, renforçant l’esprit d’équipe. Voici le récit de ces aventures où technique et émerveillement se sont mêlés, transformant mes week-ends en expériences inoubliables.

Au milieu du semestre, j’ai parcouru plusieurs sentiers bavarois. Parmi eux, le Partnachklamm et sa gorge sonore, et la Große Arnspitze où le vide se fait sentir. Parfois en groupe, parfois seul, avec un mélange d’appréhension et de joie. Du dénivelé franc, des points de vue qui imposent le silence, une météo capricieuse qui soude mieux que de longs discours. J’en suis revenu avec les jambes lourdes, le regard plus net et un grand sourir aux lèvres. Voici six sorties où la technique rencontre l’émerveillement et où des week-ends ordinaires deviennent des expériences qui restent en mémoire.

Arrivés de Budapest, Vienne nous attrape sans forcer. La Gloriette dans la lumière du soir, ça calme. Devant Le Baiser de Klimt, on se tait. Pique-nique sur l’île du Danube, herbe un peu humide, discussions qui dérivent. Et partout, une ville magnifique qui fait rêver, façades claires, trams qui glissent, cafés où le temps ralentit. Passage à l’Opéra, salle rouge et or, places debout à petit prix, son net. Trois jours compacts et simples, qui donnent envie de revenir.

Nous, six amis venus des quatre coins du monde, avons débarqué à Budapest un matin de mi-avril, goûtant d’emblée aux spécialité hongroises du Twentysix, gravissant à pied les sentiers secrets de Buda et nous perdant dans l’effervescence bohème des ruin bars. Entre éclats de rires multilingues, partage et émerveillement devant le panorama du Parlement sur le Danube, chaque instant a renforcé notre complicité et nourri notre curiosité collective.